Se basant sur un sondage Kantar Public [automne 2022, 5 001 sondés], l’Institut estime que le « monde d’après » n’existerait pas !
Télétravail : Progression fulgurante et seule véritable rupture! 40 % des interrogés sont en distanciel au moins occasionnellement (soit 6 fois plus qu’avant) avec des effets jugés positifs : efficacité, autonomie, vie familiale et professionnelle. L’Institut évoque : -un « ressenti » d’intensité accrue en télétravail. Mais la durée effective passée à la tâche n’a pas bougé; -des horaires « atypiques ». La norme (lundi au vendredi, pendant la journée) ne concerne plus que 40 % des temps plein; -1/3 des répondants est « très insatisfaits » des possibilités de distanciel. Mais tous les postes ne sont pas télétravaillables.
Les Français contents de leur travail, moins de leur salaire ! 77 % des répondants notent leur bien-être professionnel à + de 6/10 (continuité de précédentes enquêtes). Pas d’épidémie de « paresse » : Les personnes disposées à « travailler plus pour gagner plus » (31 %) apparaissent 2 fois plus nombreuses que celles prêtes « travailler moins, quitte à gagner moins ». Les mécontentements sont constants : rémunération (46 %), absence de perspectives de carrière ou d’évolution professionnelle (42 %). Mais l’Institut note l’émergence d’une crispation sur le télétravail (nouvelle source de tension, frustration et clivage entre salariés).
Charge de travail : 6 personnes sur 10 estiment que leur charge de travail a augmenté au cours des 5 dernières années. L’importance majeure de la charge psychique dans le rapport au travail engendre souffrances et frustrations qui pèsent sur la santé physique, et surtout mentale d’une minorité importante de salariés.
Niveau historique élevé des ruptures de contrat : Rupture conventionnelle et « amélioration du marché du travail … ». « Un taux de chômage bas rend les transitions professionnelles moins risquées et accroît les opportunités de trouver un emploi plus satisfaisant ». Une fuite massive des salariés » existe « dans certains secteurs d’activité » : « hôtellerie, commerce, restauration, transport et loisirs ». Une « volonté très marquée » d’évolution professionnelle existe : 55 % des interrogés souhaitent évoluer vers un poste différent, au sein de leur entreprise et 37 % quitter d’ici deux ans.
Le Management doit s’adapter à la nouvelle donne! L’Institut souligne : – « L’urgence » à régler le management des entreprises françaises, « en lien avec la qualité de vie au travail ». Mal-être, absentéisme, charge psychique et clivage autour du distanciel… : « Le management et les négociations sociales doivent évoluer. L’évolution et la reconversion professionnelles sont une « nécessité économique et politique ». – « L’ampleur de la question salariale » renvoie « à un ralentissement considérable et durable de la productivité du travail » en France.